Les “Chats de l’Ermitage” bientôt une marque déposée


Depuis le XVIIème siècle, les œuvres d’art du musée de l’Ermitage sont protégées contre les attaques de rongeurs grâce à des dizaines de chats devenus aussi populaires que les grands peintres. Leur entretien ne figurant pas au budget général du fonctionnement du musée, provient de dons des employés et des visiteurs, aussi aléatoires que nécessaires. Membres indispensables dans la préservation et la conservation des tableaux, la direction du musée a déposé une demande de brevet pour la marque : « Chats de l’Ermitage » afin d’assurer la pérennité de ces petits gardiens.

 Lors de la construction de Saint-Pétersbourg sous Pierre le Grand, des chats en provenance d’Hollande furent introduits dans la cité afin de lutter contre la prolifération des rongeurs. En 1714, sa fille, la future impératrice Catherine Ière, commença à rassembler une grande collection d’oeuvres d’art dans les salles du Palais de l’Ermitage qui petit à petit se vit dégradée par les attaques répétitives de rats et de souris. Afin de protéger ces richesses et préserver le bon état des bâtiments, elle fit venir depuis la ville de Kazan plusieurs dizaines de félins, réputés pour leur aptitude à la chasse, afin d’éradiquer cette propagation. Malheureusement, ces derniers étant châtrés leur progéniture ne fut pas assurée. Dès lors, un interminable jeu du « chat et de la souris » débuta. En 1943 pendant le siège de Léningrad, la pénurie entraîna l’extinction des petits gardiens ; craignant le développement de la population de rongeurs, les autorités firent venir un train entièrement rempli de félins depuis Iaroslav.

Devenus indispensables dans la ville, il faut préciser que plusieurs bâtiments sont ainsi gardés, tel la Grande Bibliothèque abritant en son sein 22 chasseurs de rats, et que de nombreuses sculptures à leur effigie ornent les rues de Saint-Pétersbourg et leur rendent hommage. Egalement considérés comme membres incontestés du personnel de l’Ermitage, ils sont aujourd’hui autour de 70 à garder ainsi les caves et recoins du musée entretenus grâce aux dons des visiteurs et des employés. Tels de vraies célébrités, le Directeur de l’Ermitage aime dire : « Il y a presque autant de reportages sur les chats de l’Ermitage que sur Rembrandt ». Chaque année au printemps, la direction organise la journée des chats gardiens : une exposition d’œuvres représentant des félins et des visites de leur lieu de travail (les chats n’ayant pas accès aux salles d’exposition), des jeux pour les enfants, un concours de dessins sur le thème de la journée… la fête permettant de récolter des fonds pour leur entretien.

Depuis fin septembre 2015, une demande de brevet a été déposée à “Rospatente” (l’organisme en charge des labels en Russie) par l’administration du musée afin de créer la marque « Chats de l’Ermitage », avec comme projets d’intégrer de nouveaux produits dans les points de ventes de l’Ermitage, dont le commerce permettrait l’achat de la nourriture et le paiement des soins de ces petites employés. Il ne sera donc pas étonnent de voir apparaître cette marque très prochainement aux abords de ce prestigieux site touristique.

One thought on “Les “Chats de l’Ermitage” bientôt une marque déposée”

  1. Posted by Pedoussat Sandrine| avril 20, 2020|

    Je viens de regarder ce reportage à la télé sur les chats du musée l’Ermitage. Bravo aux gardiennes qui les nourrissent tous les jours et prennent soin d’eux. Il faudrait qu’un pourcentage même infime des recettes des entrées serve aux soins et nourriture des ces petit locataires et que les touristes puissent faire des dons.

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