Nouvel an Soviétique : une minute de nostalgie

Il est difficile de croire mais si vous demandez à une personne déjà non-soviétique ” qu’est-ce que c’est comme le Nouvel an ? “, il vous répondra sans doute : ” les mandarines, la salade olivier, le champagne Soviétique et le film ” L’ironie du sort” qu’on tourne chaque année le 31 décembre depuis 1976 .

Pour un Soviétique c’était la fête la plus extraordinaire et la plus attendue. On commençait à s’y préparer en été. Même si les éléments de fête de maison ont été conservés depuis l’époque soviétique, à cette période la préparation pour le Jour de l’an était bien difficile, et beaucoup de gens se souviennent de cette chasse aux produits avec nostalgie.

En Union Soviétique on se préparait pour la nuit du Nouvel an bien avant son arrivée : vu qu’il était difficile d’acheter des produits d’alimentation, on faisait des provisions quelques mois en avance et on les gardait précieusement pour le bon moment. Aujourd’hui, cela paraît inimaginable, mais avant il fallait faire des efforts afin d’acheter tous les ingrédients pour la salade russe olivier (macédoine de légumes) par exemple : on ne trouvait pas en vente libre la mayonnaise, les petits pois ou la saucisson – c’est à partir du mois d’octobre que l’on commençait à faire des provisions. L’une des plus grandes difficultés était aussi d’acheter la principale boisson de la fête – Le Champagne Soviétique.

Repas de fête

Dans le but d’avoir un assorti de plats, hors-d ‘œuvres, boissons, salades et confiseries, il fallait faire de très longues et nombreuses queues pour s’approvisionner des produits soi-disant « classiques » du Jour de l’an.

Plats incontournables sur la table de fête : salade russe olivier (macédoine de légumes), viande en gelée, aspic au poisson, salades aux carottes et aux betteraves, hareng en fourrure, canapés aux œufs de saumon, esprots, assiette de fromage et de saucisson, cornichons et tomates marinés.

Les chanceux qui avaient un vendeur de connaissance dans l’épicerie du coin, pouvaient se permettre d’acheter un cognac à 8 roubles et 12 kopecks, du champagne « Soviétique » demi-doux, des clémentines.

Les gâteaux prêts étaient en pénurie, c’est pourquoi on cuisinait tout à la maison.

 

Vêtements & cadeaux

Toute femme soviétique voulait avoir une nouvelle jolie robe à la mode, il était possible de la coudre à la maison ou en atelier. Rares étaient les cas où on les achetait chez des revendeurs illégaux ; les magasins donnaient très peu de choix à l’époque.

Les cadeaux de Nouvel an représentaient un autre obstacle pour les Soviétiques dans leur préparation pour la nuit du Nouvel an. La pénurie concernait toute autre marchandise, surtout les produits de bonne qualité, c’est pourquoi nos parents allaient en visite chez des amis avec une bouteille de champagne, un saucisson « Servelate » de préférence, des fruits exotiques en conserves (ananas) ou encore avec une boîte de chocolats. Les femmes recevaient comme cadeaux des parfums soviétiques que l’on trouvait beaucoup dans les magasins, et pour les hommes c’étaient les eaux de Cologne ou des rasoirs.

 

De vieilles boules de Noël

Les sapins de Noël de notre enfance étaient décorés par ce genre d’embellissements.

Ces décorations ont été collectionnées avec soin par nos grands-mères et gardées précieusement par nos mamans. Car pour certains Soviétiques de nouvelles boules de Noël étaient peu accessibles et pour certains c’étaient une source de bonne mémoire très chère au cœur. De nombreuses décorations sont devenues parties des collections privées. Aujourd’hui, les gens collectionnent et échangent les vieilles décorations et partagent leurs collections sur Internet avec plaisir.

 

Déguisements de carnaval pour enfants

Une autre bonne tradition soviétique qui n’a pas perdu son actualité c’est de concevoir le déguisement de fête pour enfants. L’époque soviétique a été marquée par l’aspiration patriotique : on déguisait les enfants en astronautes, ou en scaphandriers. Des familles plus modestes déguisaient leurs petits en lièvres, en flocons de neige, en oursons et loups. De nos jours tout cela est accessible dans les magasins, mais certaines mamans ont de bonnes mémoires de leur enfance et essayent tout de même de coudre quelque chose pour leurs chérubins.

 

C’est tout cela qu’on garde toujours un bon souvenir sur le temps soviétique, n’est-ce pas ?